Cinq ans après le coup de coeur du public pour Santié Papang, Maya Kamaty se réinvente dans de nouveaux écrins sonores. Elle nous offre le tant attendu Pandiyé, un bijou de chanson aux couleurs électro-pop à l’écriture chaleureuse, toujours très organique. Sa singularité reste pour autant bien présente, incarnée par son énergie rare, son maloya décapant, ou encore la résonance de la langue créole.

Ce deuxième album, réalisé par Victor-Attila Vagh (Flavia Coelho, Cheikh Lo…), met en lumière Maya Kamaty et l’ensemble de sa clique. Accompagnée par ses complices de la première heure mais aussi de nouveaux visages, cette dynamique permet à Pandiyé de tendre vers une modernité affirmée : de puissantes basses (empruntant aussi bien à l’electro-folk de l’islandais Asgeir, au hip-hop de Kendrick Lamar, à la pop de Björk ou au dubstep), viennent soutenir les traditionnels kayamb et roulèr du maloya, en même temps qu’elles donnent à entendre d’autres instruments de la culture réunionnaise : la takamba et les tambours malbars. De cette réunion est né Pandiyé, un album oscillant entre tradition et modernité.

« Femme, artiste, créole, fille de…, conscientisée et obstinée » comme se définit elle même l’artiste, diversifie ses couleurs artistiques. Elle nous livre un projet poétique, magnétique, suspendu ou Pandiyé en créole. Qu’on se le dise : Maya Kamaty est bien décidée à porter loin la richesse des sonorités de son île et à faire chanter, à sa façon, le verbe et l’âme créole actuels.